21 October 2013

Message du Fr. Marcel Tshikez, ofm à l’occasion de la journée mondiale pour les missions 2013

Frère Marcel Tshikez, ofm


« MISSIONNAIRES A L’IMAGE DU BON SAMARITAIN » ( Luc 10, 30-37)

 

Message du Fr. Marcel Tshikez, ofm , délégué pour l’Afrique/MEà l’occasion de la journée mondiale pour les missions 2013


A toute la famille franciscaine d’Afrique,


A tous les hommes de bonne volonté,


Que le Seigneur vous donne sa paix !

 

Voici comment Jésus commence la parabole du bon samaritain : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi mort » ( Lc 10, 30). 

 

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, sur nos routes d’Afrique, il y a tant d’hommes et de femmes  abattus par la vie  qui attendent de nous un secours. Le Samaritain n’avait pas grand-chose, mais le peu qu’il avait, il l’a mis au service de l’amour.   Notre mission doit être une mission d’amour.  Le bon Samaritain c’est d’abord notre Seigneur  Jésus. L’homme laissé à demi-mort par les bandits, c’est chacun de nous. A demi-mort, cloués au sol par  les péchés et les machinations des fils des ténèbres, nous avons chacun besoin d’un bon samaritain pour nous secourir en toute urgence, sinon c’est la mort.  

 

Il n’est dit nulle part, dans  cette parabole,  que le samaritain était  un médecin, cependant, on le voit agir comme un médecin qui a fait ce qui était à sa portée en donnant avec amour  les soins d’urgence. St François aussi qui n’était pas médecin écrit dans son Testament  « Au temps où j'étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m'était insupportable.  Mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux; je les soignai de tout mon cœur ».  Nous sommes donc tous appelés à soigner nos frères et sœurs de tout notre cœur.

 

Le Samaritain, en amenant l’homme abattu chez l’hôtelier, ne le fait pas pour  se débarrasser de lui ;  au contraire,  il se lie à lui par l’amour, puisqu’il dit qu’il allait revenir: « Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l'hôtelier, en disant: Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour » ( Lc 10, 35). Pour lui, l’argent ne compte pas, ce qui compte c’est la vie de cet homme à demi-mort. L’argent ne doit pas valoir plus qu’un frère  à aimer et à respecter. Les premiers soins donnés par le samaritain valaient la peine, mais n’ont pas été suffisants : il fallait aller à l’hôtellerie. Dans la cure  d’âmes, il ne faut pas s’arrêter aux premiers soins, il faut faire plus, aller plus loin. Mais cela n’est pas facile, on est limité. C’est pourquoi on a besoin de « l’hôtelier », c’est-dire des autres pour agir ensemble.  Jésus le savait bien lorsqu’il envoya les Douze  en mission deux à deux  (Marc 6, 7). En procédant ainsi, il nous enseigne de travailler en  groupe, en Fraternité. Le frère  n’est pas seul en mission, mais avec les autres frères dans une Fraternité en mission, si bien que ses réussites sont les réussites de toute la Fraternité et ses échecs sont aussi les échecs de toute la Fraternité. 

 

Ces blessés dont il est question ne sont pas seulement ceux que nous rencontrons sur la route, mais aussi ceux  de nos Fraternités.  Il y a tant des blessés dans nos Fraternités qui ont besoin de bons samaritains.  L’Apôtre Paul dit : « C'est un devoir pour nous, les forts, de porter les faiblesses de ceux qui n'ont pas cette force » (Rm. 15, 1). Pour sa part, St François dit : «  Heureux celui qui aimerait autant un frère malade et incapable de lui rendre service, qu'un frère bien portant qui peut lui être utile » (Adm. 25). 

 

Dans le récit de l’envoie en mission, Luc ajoute que le Seigneur désigna soixante-douze  autres et les envoya devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. (Lc 10, 1). Par cette attitude, le Seigneur  veut nous signifier que la mission évangélisatrice que nous faisons n’est pas nôtre œuvre, mais c’est la sienne. C est sa mission à laquelle nous participons en allant « là où lui-même devait aller ». 

 

Le Samaritain s’est arrêté.  Aujourd’hui tant de religieux et religieuses,  tant de chrétiens  n’ont plus le temps de s’arrêter.  Ils courent,  mais vers qui courent-ils? Vers des choses à réaliser comme ce prêtre et ce lévite dont parle Jésus : « Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là; il le vit et passa outre. Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre. » (Lc 10, 31-32).  La vraie course que nous sommes appelés à mener n’est pas d’abord extérieure, mais intérieure, celle qui doit  pousser chacun vers les profondeurs de son propre  cœur à la rencontre de soi-même et de Dieu  pour sortir enfin, en allant vers les autres par les actes de charité. Toute course qui ne nous conduit pas vers l’amour de Dieu et du prochain est une fausse course. Et la charité n’a pas de temps : elle n’est pas à renvoyer demain quand elle s’invite aujourd’hui. 

 

Le samaritain ne se tient pas à distance en train de regarder l’homme qui git au sol, il s’approche.  Par là,  il réduit complètement la distance entre lui et le blessé.  Il ne se préoccupe même pas de savoir qui est ce blessé (un juif ou un samaritain comme lui), il sait seulement que c’est un être humain «  crée à l’image et à la ressemblance de Dieu ( Gn 1, 27), qui a besoin d’être secouru. Et cela lui suffit. Nous tous comme missionnaires ad gentes et inter gentes nous sommes appelés à nous approcher des autres, à éliminer toute  distance qui nous sépare d’avec des blessés de la vie sans distinction  de races, de tribus, de langues, de sexes ou d’âges. 

 

S’approchant ainsi  « il le vit », il voit l’homme couché au sol (v33).  C’est clair : c’est quand on s’approche de l’autre qu’on peut bien voir et comprendre sa misère. Nous ne devons pas faire semblant  de ne pas voir la misère autour de nous. Et  celui qui voit réellement la misère des autres, ne peut rester  insensible. Jésus dit  que  le Samaritain «  fut pris de pitié » (v33)  et directement  il passe à l’action. Il n’a pas le temps à perdre : Il  « banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui » (Lc 10, 34). Notre pitié est une fausse pitié, si elle se limite au constat,  sans passer à l’action. Et l’action n’est  pas seulement matérielle, mais aussi et surtout spirituelle.  

 

La grande maladie du monde actuel est celle qui affecte spirituellement le cœur de l’homme. Comme missionnaires, nous sommes   appelés à être  des « cardiologues spirituels » pour tant de cœurs blessés, de  cœurs malades. « Il y a des maladies qui ne se guérissent pas avec de l'argent, mais avec de l'amour », dit Mère Teresa de Calcutta. Notre traitement n’est rien d’autre qu’un traitement d’amour  qui comporte  l’écoute et la compréhension de l’autre, mais surtout la prière et l’administration des sacrements. Notre travail consiste à soigner, mais c’est Dieu lui-même qui guérit, D’où nous devons être  humbles en nous considérant comme des « serviteurs inutiles qui n’ont fait que leur devoir» (Luc 17, 10). 

 

Dans cette perspective, des blessés il y a aussi des naufragés que nous  ne pouvons pas oublier dans cette  page :  il s’agit de la situation de  tous nos frères  et sœurs africains immigrés qui sont morts récemment dans la mer aux larges des cotes italiennes  dans la traversée vers l’Europe à la recherche de  meilleurs conditions de vie.  Face à ce nouveau drame de la mer, certains hommes politiques ont  critiqué les pays d’où partent la plupart des bateaux (La Libye, la Tunisie, le Maroc)  en disant « qu’ils   doivent faire cesser le business indigne des embarcations de fortune ».

 

Sans pour autant encourager ces voyages clandestins avec tout ce  qu’ils comportent comme risque de vie, il faut savoir  que ceux qui prennent de tels risques ne le font  pas par joie ou par plaisir, mais  par misère (famine, insécurité des guerres etc.). Car tout homme aspire au  mieux être et surtout à une vie paisible.   C’est ainsi que  pendant que les uns meurent dans la mer, d’autres  se préparent pour  tenter leur chance de partir  en empruntant  le même chemin et en affrontant les mêmes risques que leurs prédécesseurs.  Pour freiner cette situations d’immigration, il y en a qui  pensent  qu’il faut  renforcer les contrôles des frontières européennes, afin de limiter l’arrivée des immigrés.  C’est une illusion.  La vraie solution à ce problème personne ne l’ignore : elle se trouve dans l’amour du prochain, l’amélioration des conditions de vie sociale et économique en Afrique et l’arrêt des guerres.

 

En cette fin de l’année de la foi, il sied de nous  rappeler que notre foi doit être une foi agissante, car  « la foi sans les œuvres est une foi morte » (Jc 2, 20).  Saint Paul dit à ce sujet : « Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien (1 Cor. 13, 2).  D’où, nous souhaitons que les frères et sœurs de la famille franciscaine comme «instruments de paix » luttent  davantage pour la justice, la paix et la réconciliation des peuples. Que les Fraternités  se trouvant  dans les pays de départ des immigrés vers l’Occident et celles se trouvant dans les  pays d’arrivée considèrent comme des nouveaux aréopages  pour la  mission,  ces personnes  désespérées  et  ces familles qui ont perdu les leurs. Condamner ces hommes et ces femmes c’est facile, mais se mettre à leur place n’est pas facile. Il y en a qui ont réussi leur traversée, mais hélas,  au lieu de la liberté rêvée, ils se sont retrouvés dans l’esclavage  du « travail noir ». D’autres, les femmes en particulier,  se sont retrouvées  dans l’esclavage sexuel. Ainsi, désillusionnés par l’Europe, ils se retrouvent «  entre les eaux » ne sachant ni rester en Europe, ni retourner en Afrique. Ce sont des blessés couchés sur le sol étranger  attendant le passage d’un  bon samaritain pour les soigner et les  amener dans l’hôtellerie qu’est l’Eglise, qu’est la Fraternité.  

 

« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux » (Mt.9, 37). Nous saluons  avec joie bientôt la présence des frères mineurs  missionnaires sur le sol camerounais. Il s’agit d’un frère de la Fondation Notre Dame d’Afrique (Congo Brazza) et de quelques frères de la Province Sainte Marie des Anges de la Pologne  qui  vont commencer une nouvelle présence au Cameroun.  Cette présence franciscaine tant rêvée pour le Cameroun   devient une réalité d’ci quelques jours.. Nous souhaitons que d’autres frères  puissent rejoindre cette première équipe,  afin de renforcer d’avantage la présence franciscaine sur cette terre qui a aussi besoin de nous.

 

Pour terminer, nous  souhaitons  à tous et à chacun une bonne fête des missions !

 

Fait à Lubumnashi, le 19 octobre 2013

 

Fr. Marcel Tshikez, ofm

Secrétaire/Délégué pour Mission et Évangélisation (ME) de la Conférence africaine

La session de formation permanente dans la fondation notre Dame d'Afrique/Congo-Brazza

Les frères et sœurs de la famille franciscaine s’étaient donnés rendez-vous du 23 au 25 mai 2013 pour la session permanente. A cette session, trois personnes ont tour à tour pris la parole : il s’agit de frère Bénito Mackaya, ofm qui a parlé de la dynamique dans la vie du groupe. C’était à l’ouverture des travaux le 23mai dernier.

 

Le deuxième jour, le frère Roch, ofm a édifié les frères et sœurs sur ce qu’est la formation et quelle formation donner aujourd’hui. Il a montré le lien entre formation initiale et formation permanente.

 

Enfin, le troisième, le frère Pascal,ofm a parlé de la gestion de la paroisse à la manière franciscaine. C’était une relecture du document de l’ordre « Envoyés pour évangéliser en fraternité et minorité dans la paroisse ».





Retraite annuelle et ouverture de l'année académique 2013-2014 à Kolwezi/Rdc



Du 22 au 26 septembre 2013, les frères du Scolasticat Bx Jean XIII sont en retraite annuelle avec le Frère Laurant Lwanga Falayi ofm, en vue de l’ouverture de l’année académique 2013-2014. Thème de la retraite : « Donne-moi une foi droite ».  

La messe et cérémonie d’ouverture de l’année académique sont prévues au 28 septembre 2013 à partir de 8h00 dans la chapelle du Scolasticat, et la  reprise des cours 30 septembre 2013.

 

Frère Marcel Tshikez, ofm

L’Eglise paroissiale franciscaine de Lukafu est reouverte


 .
Frère Raoul De Buisseret, ofm                                       

C’est depuis la profanation de cette Église par les troupes Mai-mai (rebelles) que l’on a cessé d’officier dans cette Église. On se rappellera que  des Maï-Maï tigres ont attaqué le mercredi 13 février 2013 dernier la localité de Lukafu dans le territoire de Kasenga au Katanga. Ces assaillants avaient pillé et incendié les biens des habitants ainsi que ceux de la mission catholique des frères Franciscains. A en croire le curé de la mission,  les miliciens ont été chassés de la localité plus tard dans l’après-midi lors d’un assaut des militaires congolais…Craignant une contre-attaque des miliciens, la population s’était réfugiée dans des localités voisines.

 

C’est en  date du 13 septembre 2013 que  Son Excellence Mgr Fulgence Muteba, évêque du diocèse de Kilwa-Kasenga a consacré cette Église profanée et le samedi 14 septembre 2013 il y a ordonné prêtre, un séminariste fils natif de Lukafu qui a célébré sa première messe le dimanche 15 septembre 2013. Plusieurs frères ont rehaussé de leur présence à cet événement dont le Frère Alex Ilunga Mikombe, ofm ministre provincial de la Province St Benoît l’Africain ( RDC) et le Frère  Raoul De Buisseret, ofm  qui est retourné de France pour participer  à cet événement.  

 

Après avoir dit au revoir à tous ses fidèles qu’il a tant chéri pendant des années, le Père Raoul est rentré définitivement  dans sa province en France en laissant sur son chemin au Frère Jean-Marie Mufeji, ofm qui a travaillé déjà avec lFrère Raoul De Buisseret, ofm et qui est appelé à continuer son œuvre. 

 

Frère Marcel Tshikez, ofm

Compassion de la Conférence Africaine ME au peuple du KENYA


La conférence franciscaine africaine exprime toutes ses compassions envers les familles qui ont perdu leurs membres dans les événements du Westgate Mall du Keny le samedi 21 septembre 2013 . Nous prions pour les victimes innocentes tombées sous les coups des balles et souhaitons que la police et la justice puissent faire leur travail et surtout prendre des dispositions afin que de telles situations ne se répètent plus. Nos compassions à tous nos frères franciscains du Kenya  

 

 

De quoi est-il questions ? Une dizaine d'assaillants masqués ont fait irruption samedi vers midi dans le centre commercial bondé du "Westgate Mall", semant mort et chaos parmi les familles. Ils ont ouvert le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi. 

 

La panique a éclaté dans des hurlements: pères de famille courant en tous sens avec leurs enfants dans les bras, fuyards à la recherche désespérée d'un abri, victimes ensanglantées et agonisantes sur le sol. Selon un témoin, les assaillants, parlant l'arabe ou le somali, ont "exécuté" des clients. On parle de plus ou moins 62 ou 69 morts. Outre les morts, au moins 175 personnes ont été blessés, dont des enfants, lors de cette attaque  

 

Les shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l'attaque en soirée. Ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats" en Somalie "contre les musulmans", ont-ils écrit, rappelant avoir "prévenu le Kenya à de nombreuses reprises".  

 

L'armée kényane était entrée en 2011 dans le sud de la Somalie où elle s'est maintenue depuis, dans le cadre d'une force africaine soutenant le gouvernement somalien et qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes. "Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même: retirez toutes vos forces de notre pays", ont ajouté les shebab.